Un beau jour, je traînais avec des amis et l’idée m’est venue de lancer un dessin collectif avec les deux jeunes garçons, Leaf et Lupin, âgés de 6 et 8 ans. C’était environ 1978.

J’ai plié une feuille de papier en trois sections égales, déplié la feuille et dessiné des segments de ligne courts à travers la ligne de pliage avant de couper le long du pli pour créer trois morceaux distincts. Chaque morceau de papier portait des marques de référence sur un ou deux bords de page.
Les repères devaient faire partie du dessin que nous ferions chacun.

Nous nous sommes retirés dans différentes zones de la maison pour ne pas pouvoir voir ce que l’autre dessinait. J’ai gardé un œil vigilant pour m’assurer que nous ne copiions pas ou même que nous ne remarquions pas les autres dessins.

Le papier était de couleur beige, un petit rectangle, et de peu de valeur…;o)

J’ai marqué quelques traces sur ce qui sera les plis dans le papier, afin de créer un terrain de rencontre pour les oeuvres individuelles. Nous serons trois à. participer.

Le fragment de l’oeuvre éventuelle que Lupin dessinait avait ces petits points de repères à respecter sur le rebored de sa feuille de papier.

Leaf avait des points de repères sur deux bords de sa feuille de papier. Le participant le plus jeune et deux fois plus de points de repères!

Mes points de repères étaient à gauche. J’avais peu d’indices pour imaginer ce que mes cohortes allaient faire.

Lupin avait de nombreux yeux dans son dessin et une montagne volcanique avec un sourire et un œil également. Ses créatures étaient reliées aux repères par des ficelles, un peu comme les ficelles d’un cerf-volant. Le dessin ne se poursuit pas hors page vers la gauche, mais se limite aux repères de droite.

Leaf est dans le transport, par camion, avec des phares, parmi les montagnes, d’un bord è l’autre du pays.

Les montagnes et les yeux continuent dans mon dessin, réalisé dans un autre coin de la maison, sans contact visuel ou verbal avec Leaf et Lupin.

Voici le résultat de notre rencontre!

Voici la pièce finale après avoir réuni les trois créations individuelles, inspirées à leurs débuts par de simples repères en bord de page.

Voyez-vous quelque chose d’inhabituel ? Pensez-vous que ces trois individus, âgés de 6 à 30 ans, auraient pu créer une image d’une telle cohérence grâce à une collaboration consciente ? Quelle était la source de nos images ? Étions-nous effectivement en train de collaborer dans un autre domaine de communication ?